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La ville grise.
8 mai 2008

Parfois la ville grise pleure la nuit.

Un matin, la ville grise fut prise de chagrin. Un réveil douloureux, un noeud dans le creux du ventre, elle dégeula les passants, giclants partout sur les trottoirs. Une journée fatiguante. Ereintée, elle fume, aspire, recrache la pollution. Une fleur noire a éclôt à l'ombre d'un réverbère, mais personne ne la voie. Elle est triste et a tourné le bout de ses pétales vers le mur gris, salit par le temps. Elle hurle de ne pas la laisser seule, petite fleur noire, perdue dans cette lumière grisâtre tellement faible, un voile, un fantôme.

Fantôme de l'homme, son ombre le suit, lui, ami de la nuit. Une noix craque dans le silence, dans sa cuisine, elle grignote comme une petit sourie, fouine dans les noix et noisettes à la recherche des amandes déjà mangées. Derrière elle le petit banc en bois sur lequel elle laissait traîner ses colères. Le petit banc du passé, le petit banc du souvenir, le petit banc de la mélancolie. Dehors, le vent. Dehors, le vent déclame les tirades de sa pièce, variante de la première et de la dernière, similaire à celle du milieu. Le petit chat noir traverse le jardin. Il gambade car il ne doit pas aller travailler pour vivre. Les hommes ont été amputés de leur liberté, on a beau serrer de plus en plus fort les bandages, la blessure grimpe, bientôt, on devra lui amputer la deuxième jambe et la liberté finira par n'être qu'un reste de bandages tâchés de sang.

Mais peut être que les rayons du soleil finiront par percer ce voile blanc qui s'étend sur ses yeux. Il est mal voyant dit on. Non il est aveugle, les mots n'ont pas peur de nous, pourquoi serions nous effrayés par eux ? Son petit corps tremble. Il est en colère et il a peur à la fois.

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