La ville grise doit être époussetée.
Il a fait du vent, tout a été balayé, il ne reste plus que des fragments de pierre, nous allons tout reconstruire.
Il a fait du vent, tout a été balayé, il ne reste plus que des fragments de pierre, nous allons tout reconstruire.
Nuit,
Petite fleur délicate qui s'épanouit dans les interstices de la brique.
Les chiens te pissent dessus.
La mort t'a épousée en silence plus d'une fois.
Furtive, ombre à secrets, tu as mis des pantoufles pour ne pas faire de bruit.
Souvent tu dérapes et tombes brutalement sur la ville.
Nuit,
N'est pas menteuse, simplement mystérieuse.
Nuit est un papillon bleu de velours.
Nuit papillone tout le jour et se pose sur une fleur blanche quand ses ailes fragiles tombent en lambeaux.
Nuit murmure des secrets dans les oreilles des Hommes.
Nuit retiens moi au dessus du vide, mais surtout ne ma lâches pas.
L'errance est un liquide rouge qui tort mes veines.
Un matin, la ville grise fut prise de chagrin. Un réveil douloureux, un noeud dans le creux du ventre, elle dégeula les passants, giclants partout sur les trottoirs. Une journée fatiguante. Ereintée, elle fume, aspire, recrache la pollution. Une fleur noire a éclôt à l'ombre d'un réverbère, mais personne ne la voie. Elle est triste et a tourné le bout de ses pétales vers le mur gris, salit par le temps. Elle hurle de ne pas la laisser seule, petite fleur noire, perdue dans cette lumière grisâtre tellement faible, un voile, un fantôme.
Fantôme de l'homme, son ombre le suit, lui, ami de la nuit. Une noix craque dans le silence, dans sa cuisine, elle grignote comme une petit sourie, fouine dans les noix et noisettes à la recherche des amandes déjà mangées. Derrière elle le petit banc en bois sur lequel elle laissait traîner ses colères. Le petit banc du passé, le petit banc du souvenir, le petit banc de la mélancolie. Dehors, le vent. Dehors, le vent déclame les tirades de sa pièce, variante de la première et de la dernière, similaire à celle du milieu. Le petit chat noir traverse le jardin. Il gambade car il ne doit pas aller travailler pour vivre. Les hommes ont été amputés de leur liberté, on a beau serrer de plus en plus fort les bandages, la blessure grimpe, bientôt, on devra lui amputer la deuxième jambe et la liberté finira par n'être qu'un reste de bandages tâchés de sang.
Mais peut être que les rayons du soleil finiront par percer ce voile blanc qui s'étend sur ses yeux. Il est mal voyant dit on. Non il est aveugle, les mots n'ont pas peur de nous, pourquoi serions nous effrayés par eux ? Son petit corps tremble. Il est en colère et il a peur à la fois.
La vielle femme seule, dégeule, La solitude qui l’étreint, l’éteint. Elle s’efface avec le temps, s’étend, Dans le couloir des condoléances. Déchéance, du cœur qui lentement pourrit, Moisit, De l’intérieur qui s’écroule, se roule, Dans la puanteur de la mort. Elle dort.